Les spécialistes de l'anthroponymie, ou science des noms de famille, sont muets sur le sens originaire de notre patronyme, ou nom de famille, dans ses variantes, selon les époques et les régions: Menet, Meinet, Meynet.

D'après Claude Chatelain et Georges Baud, dans leur livre Histoire de la Vallee de Bellevaux, le nom Meynet proviendrait du mot latin " minuetum ". C'est le participe du verbe latin " minuere " et il veut dire : celui qui a été rendu petit, celui qui s'est fait petit. Il s'agit de la situation dans la société, la taille d'un homme ne pouvant être amoindrie. Cette hypothèse a un fondement historique.

Les moyens modernes d'investigation et de communication ont permis la localisation d'importants noyaux de Meynet, totalement étrangers les uns aux autres.

-En France :,

-En Haute-Savoie, dans le Chablais (Bellevaux).

-En Gironde, environs de Bordeaux.

-En Suisse :

-Dans le Valais, environs de Sion (Saint-Leonard).

-En Italie :

-Dans le Val d'Aoste (Valtournenche).

-Dans les Vallées du Piemont (Val Pellice).

Les Vallées du Piemont sont appelées aussi Vallées Vaudoises, en réminiscence du temps ou elles ont été un des refuges des adeptes de la doctrine de Pierre Valdo(1140-1217), entrés dans l'Histoire sous la dénomination de Vaudois, et victimes de persécutions pendant cinq siècles.

Le propre des premiers disciples de Pierre Valdo, les Pauvres de Lyon, a été de se faire petits dans la société, en renonçant aux honneurs et à la richesse et en vivant dans la pauvreté et la perfection évangélique, à l'instar de leur fondateur. Pour cette raison , ils se sont vus affublés du sobriquet " menet ", ceux qui se sont fait petits, petites gens. Lorsque, au XIIIe siècle, l'identification des individus a nécessité l'adjonction d'un deuxième nom au nom de baptème, le sobriquet est devenu un nom de famille.

D'abord bien acceptes, les Pauvres de Lyon sont bientot pris en grippe par le clergé local. En 1179, ils sont expulsés du diocèse de Lyon et se répandent alors de part et d'autre du Rhône. En Languedoc et en Auvergne, la variante originaire, Menet, a prévalu, tandis qu'en Dauphiné et en Provence, dans la zone du parler franco-provençal et de sa nasalisation, la variante Meinet/Meynet est le patronyme.