Blason de Bellevaux Le Billat Blason des Ducs

HISTOIRE DES MEYNET

2-Dispersion des Meynet, Meynet de Bellevaux.

Les Vaudois sont excommuniés comme hérétiques, en 1184, par le Pape Lucius III,au Concile de Verone. et la sentence est rendue définitive, par le Pape Innocent III, au Concile de Latran IV, en 1215.Ils se trouvent, dès lors, en butte à l'Inquisition.
En 1370, le Pape Grégoire XI donne mission au Franciscain François Borelli, Inquisiteur de la foi pour le Dauphiné et la Provence, de sévir contre les hérétiques. En peu de temps plusieurs centaines d'hommes, de femmes sont envoyées sur le bucher.
Ces évènements provoquent la fuite des Vaudois, et parmi eux, les Meynet, vers la montagne du Lubéron et les vallées ouvrant vers les hauts sommets des Alpes, Mont Viso, Mont Genèvre, Mont Cenis et Mont Cervin, où ils pensent trouver la sécurité.
Des Meynet, en deux groupes, apparemment sans lien entre eux, viennent chercher refuge à Bellevaux, dans la seigneurie de l'Abbaye bénédictine d'Ainay, à Lyon, vraisemblablement avec l'accord, si ce n'est la complicité de ladite Abbaye. Ils fondent les deux villages de " Sur les Monts " et " Terramont ".
Le village de Sur les Monts est perché sur un replat, au dessus d'une barre rocheuse et n'était accessible, à l'époque, que par un sentier abrupte empruntant une faille du rocher. Un poste avancé est installé dans la vallée, au point de départ du sentier, amorce du " petit bourg ", le Borgel.
Le village de Terramont, la Terre du haut, est situé au sommet de la vallée de la Follaz, près du col du même nom, au pied du massif d'Hirmentaz. Il était fermé du côté de la vallée par la barrière de Haute Cisère.
Jusqu'à la guerre de 1914-1918, Sur les Monts et Terramont n'étaient habités que par des familles Meynet.
En l'absence de document, il n'est pas illogique de penser que l'arrivée des Meynet à Bellevaux est contemporaine de celle des Meynet dans la vallée d'Aoste, déjà sur place en 1384.
Le nom Meynet apparaît en 1512, dans une transaction entre les habitants de Bellevaux et ceux du Biot, au sujet des limites de la montagne de Niflon. Un Claude Meynet figure au nombre des signataires. C'est une preuve que les Meynet sont pleinement intégrés dans la population de Bellevaux.
Les Vaudois ayant adhéré à la Réforme de Jean Calvin en 1532, à leur arrivée à Bellevaux, en 1536, les Bernois trouvent deux communautés qu'ils n'auront pas à convertir. C'est la raison pour laquelle ils laissent à Calvin le soin de nommer des ministres à Bellevaux, alors qu'à Vallon, ils imposent des pasteurs de la religion de Luther, leur religion.
Lorsqu'en 1597 François de Sales, venant de Thonon, arrive au Borgel, chez les Meynet," un village des plus attachés à l'hérésie ", il est accueilli par des jets de pierres et même poursuivi sur le chemin de Vailly.
Le protestantisme s'est éteint à Bellevaux aux Quarante Heures de Thonon, le 30 septembre et 1er octobre 1598. Quatre cents " ballavaux ", au nombre desquels des Meynet, vêtus de blanc et marchant pieds nus, sous la conduite du châtelain des deux seigneuries de Bellevaux et de Vallon, sont descendus à Thonon, pour abjurer l'hérésie protestante. Il faut dire que, à la demande de François de Sales, le duc de Savoie, Charles Emmanuel, a fait savoir dans toutes les campagnes qu'il voulait que tous ses sujets redeviennent catholiques, sous peine de sanctions. De son côté, le Père Chérubin de Maurienne, capucin, suppléant François de Sales malade, a eu recours à des méthodes de persuasion à ce point vigoureuses qu'il s'en est suivi des protestations de Berne et le désaveu du duc. A leur retour, des convertis, subjugués par le faste des cérémonies qui ont entouré les abjurations, ont pris en chasse le pasteur luthérien de Vallon et l'ont jeté dans le précipice, sur le chemin des Nants. Cependant, il n'est pas impensable que des Meynet de Bellevaux aient pu préférer l'exil ,plutôt que le reniement de leur foi.
L'occupation du Chablais par les Bernois, de 1536 à 1564 et le Traité de Lausanne, du 15 octobre 1564, interdisant tout changement dans la religion établie, ont mis les Meynet de Bellevaux à l'abri de tracasseries pour cause d'hérésie. Il n'en a pas été de même pour les Meynet du Piemont, qui ont dû subir le sort des Vaudois.

Jean Meynet (Meunier), La Cour 74470 Bellevaux